Voici la quatrième mouture de l'objet Kindle, cet objet a été dépouillé de tout le superflu (y compris la couverture, pourtant indispensable dans les transports) pour se consacrer à un seul but : vendre des livres et les lire dans les meilleures conditions.
Je dois reconnaître que cet objectif a été atteint, disparu le clavier du Kindle 3, disparu le lecteur de mp3, pas de connexion 3G, le Kindle 4 ne doit servir qu'à lire, nous avons bien d'autres iBidule bien plus efficace pour faire le reste !
L'écran, le plus important, est tout à fait agréable, même si le contraste est encore en-deça de celui d'une page en papier (lorsque vous avez la chance de ne pas lire le recto en même temps que le verso !) puisque limité à l'affichage de 16 niveaux de gris, ce qui rend d'ailleurs le navigateur internet intégré totalement impraticable.
Les options disponibles de mise en page sont tout à fait satisfaisantes, même si j'aurai apprécié plus de choix de polices de caractère, mais cela viendra peut-être plus tard, car voyez-vous le Kindle est un objet au système d'exploitation évolutif (volens nolens), tout comme vos smartphones favoris.
Sachez en effet que pour tirer le meilleur parti de votre Kindle 4, vous aurez intérêt à le connecter à votre réseau Wi-Fi, puisque vos achats de livres y seront livrés dès l'acte d'achat effectué sur le site d'Amazon. Fabuleux non ?
Mieux encore, vous pouvez effectuer vos achats directement sur le Kindle, énorme non ? Le béotien objectera que de saisir à chaque fois son numéro de carte bleue ou son identifiant/mot de passe Amazon sur le clavier virtuel risque d'être vite lassant ...
Heureusement Amazon a pensé à tout, et si l'achat sur son site simplement protégé par mot de passe vous avait plu, vous adorerez la méthode d'achat Kindle, en un mot : libre.
Tout lecteur de votre Kindle peut donc à volonté y faire ses achats sur votre compte ... glups, bien entendu il est possible de protéger l'appareil par mot de passe mais on y perd en simplicité et convivialité. Il est également possible d'annuler les achats indélicats ou erronés, je ne sais pas pendant combien de temps. Sinon le service après-vente s'est toujours montré très arrangeant avec moi jusqu'à présent (~15 ans de pratique).
Par contre, même si l'interface d'achat et de furetage dans les rayons virtuels de cette méga-librairie est bien plus agréable que celle du navigateur, les images des couvertures en 16 millions de couleurs deviennent méconnaissables et il m'a même fallu galérer un peu avant de réussir à obtenir la liste des livres commis par l'auteur du roman en cours, ce qui reste, à mon sens, le mode de navigation le plus efficace.
De même l'organisation par liste des livres disponibles sur votre Kindle, et autre, ne me parle pas. Mais là je crains qu'il n'y ait rien à faire tant que l'écran ne fera pas 2 mètres de haut avec des rayonnages sur lesquels seraient installés confortablement l'images de la couverture de vos livres.
De plus, à force d'accumuler les livres, vous vous retrouverez rapidement avec une liste à la Prévert dans laquelle il vous sera bien difficile de vous retrouver. Une solution cependant, les retirer de l'appareil, sachant qu'Amazon les a enregistré et vous permettra de les retélécharger à volonté ... en l'absence de bug, bien entendu !
Venons-en maintenant aux véritables reproches qui peuvent être faits à cet objet. Rappelons que l'objectif d'Amazon n'est pas de te faire plaisir cher lecteur mais de faire du pognon et que la meilleure façon d'y parvenir est d'établir un monopole (oui, oui, ça c'est le capitalisme réel). Pour cela la compétition des libraires, des autres sites de livres et des vendeurs de lecteurs de e-reader doit être éliminée.
C'est la raison pour laquelle Amazon n'a pas intégré le support du format le plus répandu et le plus populaire d'ebook : le epub. Le béotien n'aura donc pas la possibilité technique de lire un ebook acheté ailleurs que sur Amazon ...
Voici la contre-mesure cher lecteur : installez le logiciel Calibre (gratuit) et convertissez-y votre epub au format mobi qui est le nom courant du format utilisé par le Kindle.
Le second reproche a trait à l'état de l'offre de ebook en français et qui est très loin d'être aussi économique que l'offre anglo-saxonne actuelle. Reconnaissons que le Kindle n'y est pour rien.
Le dernier reproche concerne la présence de verrous informatiques (DRM) sur les ebooks que vous achetez. Vous ne pouvez donc pas faire comme avant : prêter vos meilleurs bouquins à vos amis (enfin si mais une seule fois, seulement pour quinze jours et seulement au travers d'un autre compte Kindle).
Il est vrai qu'un format électronique totalement libre permet de prêter un unique livre à tous vos amis en même temps, ce qui va bien entendu au-delà des possibilités de prêt d'un livre physique. Alors pourquoi ne pas autoriser ce prêt sans limite mais à une seule personne à la fois pour retrouver une partie des possibilités de l'objet livre ? Et quid des possibilités de revente ?
L'histoire de la lecture dématérialisée est encore jeune, bien des bouleversements vont sans doute se passer, mais dans l'ensemble je suis satisfait de cet objet dans la mesure où je ne m'en sers que pour accéder à des livres anglo-saxons où il faut reconnaître que l'offre est abondante et meilleure marché qu'en France pour le moment.